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Revisiter : Mobiliser des capitaux sur des marchés difficiles

Mary Mathews :

Je constate dans les accords de mobilisation de capitaux la présence de clauses visant à les rendre plus attrayants et à ainsi inciter les investisseurs à délier les cordons de la bourse. Ces clauses s’avèrent toutefois complexes et diffèrent parfois totalement de celles que nous voyions auparavant. Elles sont avantageuses tant pour les investisseurs que pour les sociétés, mais rendent la comptabilisation plus difficile.

Narrateur :

Bienvenue à La comptabilité de l’avenir, un balado de BDO Canada à l’intention des dirigeants financiers qui doivent composer avec le changement et faire croître les affaires. Nous aborderons des questions que les directeurs financiers n’avaient pas eu à traiter par le passé, mais qu’ils devront inévitablement gérer à l’avenir.

Anne-Marie Henson :

Bonjour et bienvenue à La comptabilité de l’avenir. Je suis votre animatrice, Anne‑Marie Henson. J’accueille aujourd’hui Mary Mathews, associée au sein des Services-conseils en comptabilité, qui fournit des services-conseils en comptabilité en plus de s’occuper des questions liées aux normes comptables. Bonjour, Mary. Je suis heureuse de m’entretenir de nouveau avec vous.

Mary Mathews :

Merci, Anne-Marie.

Anne-Marie Henson :

Mary, nous sommes ici aujourd’hui pour discuter d’un ancien balado au sujet de la mobilisation de capitaux sur un marché difficile. Sa diffusion a eu lieu il y a un an et, depuis, les taux d’intérêt n’ont pas cessé d’augmenter. L’inflation demeure plutôt élevée et les rumeurs concernant une éventuelle récession persistent. Ces sujets sont donc toujours d’actualité, même si la plupart d’entre nous souhaitent le contraire. Il s’agit toutefois d’un bon point de départ pour parler de ce qui s’est passé dans la dernière année comparativement aux événements de la période allant de 2020 jusqu’à la fin de 2022, où la volatilité était vraiment très élevée. Depuis le second semestre de 2022, nous avons remarqué une diminution importante des premiers appels publics à l’épargne sur les marchés financiers et de la mobilisation de capitaux en général par rapport aux sommets atteints en 2020 et 2021.

Ce que j’observe auprès de ma clientèle, de bon nombre d’entreprises et en ligne, c’est que les opérations ont repris. Les sociétés ne persistent plus à vouloir obtenir les valorisations qu’elles souhaitaient obtenir l’an dernier. À la fin de l’année dernière, le nombre d’opérations avait diminué parce que les sociétés trouvaient les valorisations trop basses. Aujourd’hui, bon nombre d’entre elles se rendent compte qu’elles ont besoin de capitaux et, par conséquent, sont prêtes à accepter des valorisations moins élevées pour réunir les fonds qui contribueront à financer leurs activités futures. Parmi les choses qui m’ont étonnée dans cet épisode, il y a l’importance de la préparation en vue de l’opération. Il faut savoir anticiper les questions et se préparer à y répondre bien avant le début des discussions avec les différents investisseurs, car le marché leur est bien plus favorable qu’aux entités émettrices en ce moment.

Il y a aussi l’importance d’avoir accès non seulement aux données passées, qui racontent votre histoire, mais également à des prévisions soutenues par vos hypothèses. Nous comprenons tous que les choses évoluent et qu’il est plutôt rare que les résultats réels correspondent exactement aux prévisions. Il demeure toutefois vraiment important que ces dernières se fondent sur des prémisses appropriées. Mary, votre travail consiste entre autres à conseiller les sociétés ouvertes ou celles qui tentent de mobiliser des capitaux et qui ont réussi à conclure une opération et à réunir des fonds au cours de la dernière année. J’aimerais en savoir un peu plus sur les types d’instruments émis.

Mary Mathews :

Oui. Les sociétés qui sont actuellement capables d’amasser des capitaux le font malgré une situation difficile. Elles se sont contentées le plus longtemps possible des liquidités qu’elles détenaient, mais tenteront dorénavant de lever des capitaux sur les marchés pour faire progresser leurs projets. Je constate dans les accords de mobilisation de capitaux la présence de clauses visant à les rendre plus attrayants et à ainsi inciter les investisseurs à délier les cordons de la bourse. Ces clauses s’avèrent toutefois complexes et diffèrent parfois totalement de celles que nous voyions auparavant, mais elles sont avantageuses tant pour les investisseurs que pour les sociétés. La comptabilisation s’avère cependant plus difficile quand de telles clauses sont ajoutées, parce qu’elles ne comportent pas les garanties habituelles; les modalités de conversion peuvent différer ou la valeur être fondée sur quelque chose d’autre, comme une formule intégrant de nouvelles variables.

En ce moment, j’observe aussi un effort de gestion des flux de trésorerie. Les sociétés ont des actions qu’elles peuvent utiliser pour payer certains fournisseurs. Il s’agit d’un autre facteur qui ajoute à la complexité, surtout s’il s’agit d’une société non cotée en bourse qui n’a pas d’évaluation récente de ses titres. Nous devons donc conseiller les clients et les aider à maîtriser certaines de ces complexités dans le contexte de la mobilisation de fonds sur un marché difficile.

Anne-Marie Henson :

Bien. Selon notre mentor, Armand, l’important n’est pas que la comptabilisation inhabituelle doive motiver ou non la décision de conclure un accord et d’offrir des clauses attrayantes aux investisseurs, mais plutôt de comprendre que la comptabilisation pourrait être un élément crucial pour le propriétaire d’entreprise ou le directeur des finances qui souhaite fournir des explications adéquates aux investisseurs.

Mary Mathews :

Exactement. À mon avis, notre travail consiste à tenir notre clientèle au courant des nouveautés. Nous avons toutes deux informé des chefs d’entreprise au sujet de ce qui s’en vient, non seulement pour qu’ils puissent mobiliser des capitaux, mais aussi pour qu’ils comprennent les répercussions sur leur situation financière.

Anne-Marie Henson :

Exactement. Je passe maintenant la parole à Armand et son invité, Jeffrey, qui nous donneront quelques conseils sur la mobilisation de capitaux sur des marchés difficiles.

Jeffrey Stanger :

Parfois, l’argent facilement gagné peut entraîner un échec à long terme pour les entreprises, surtout dans certains nouveaux secteurs qui ont connu une croissance rapide au cours des dernières années. Celles qui mobilisent des capitaux en période difficile, comme présentement, doivent se pencher davantage sur leur modèle d’affaires et sur le marché pour obtenir des informations à la fois précises et à jour.

Narrateur :

Bienvenue à La comptabilité de l’avenir, un balado de BDO Canada à l’intention des dirigeants financiers qui doivent composer avec le changement tout en assurant la croissance de leur entreprise. Nous aborderons des questions que les directeurs financiers n’avaient pas eu à traiter par le passé, mais qu’ils devront inévitablement gérer à l’avenir.

Armand Capisciolto :

Bonjour et bienvenue à La comptabilité de l’avenir. Je m’appelle Armand Capisciolto et je suis associé au sein du Service national des normes comptables et chef des Services-conseils en comptabilité de BDO Canada. Dans l’épisode d’aujourd’hui, j’accueille Jeffrey Stanger. Jeffrey a travaillé pour des sociétés ouvertes et fermées pendant de nombreuses années. Plus récemment, il a cofondé ITB Solutions, où il enseigne la façon d’accéder aux marchés financiers par l’entremise de courtiers en valeurs mobilières inscrits. Jeffrey, bienvenue à La comptabilité de l’avenir.

Jeffrey Stanger :

Merci de m’avoir invité. J’attendais ce moment avec impatience. Il s’agit d’un sujet très pertinent dans le contexte actuel, et il sera intéressant d’en discuter.

Armand Capisciolto :

Oui, nous traversons actuellement une période très particulière. Je crois que quiconque a fourni des conseils à des entreprises sur les marchés financiers est au fait que les années 2020 et 2021 ont été très chargées, même si nous étions en période de pandémie. Les marchés ont été très actifs. Des entreprises se sont introduites en bourse et ont mobilisé des capitaux supplémentaires sur les marchés publics. Ces années ont été très intéressantes.

Jusqu’à maintenant, 2022 a été légèrement différente, n’est-ce pas? Des changements se produisent au quotidien, mais, pendant un certain temps, nous étions un peu comme en période de marché baissier. On l’est peut-être encore, d’ailleurs. L’inflation est trop élevée et les taux d’intérêt sont en hausse. Selon la personne à qui vous le demandez, nous sommes en période de récession ou possiblement sur le point de l’être. Impossible de savoir combien de temps la situation va durer. Nous avons tous observé un ralentissement des activités sur les marchés publics.

Jeffrey, vous travaillez avec beaucoup d’entreprises en phase de démarrage, et celles-ci ne se contentent pas de faire un seul appel public à l’épargne. Elles doivent régulièrement émettre des actions pour prendre de l’expansion. Comment les entreprises avec lesquelles vous travaillez composent-elles avec ce que j’appelle des marchés financiers plus restrictifs?

Jeffrey Stanger :

D’abord, voici un aperçu de mon parcours. J’ai travaillé pendant 16 ans dans deux des bourses canadiennes les plus reconnues en matière de cotations. J’ai vu de tout. Je suis dans le domaine depuis 28 ans. Je travaillais dans le secteur de l’exploitation minière de l’or lorsque Bre-X s’est révélée être une entreprise frauduleuse, pendant la bulle technologique des années 2000 et lors du krach de 2008-2009. Je sais donc qu’en période difficile il est quand même possible de mobiliser des capitaux. Le fait que le Canada compte de nombreuses sociétés à faible capitalisation et des investisseurs qui comprennent bien le marché avantage les petites entreprises.

Il a été facile de mobiliser des capitaux au cours de la dernière décennie. En contrepartie, les entreprises sont maintenant mises à l'épreuve au chapitre de la gestion sur un marché où elles sont forcées de prouver de quoi elles sont capables. Prenons l'exemple du secteur du cannabis, où des entreprises ont du mal à réunir des capitaux une fois leurs liquidités épuisées. Une émission en bourse sur un marché difficile ne peut que simplifier l’avenir.

Armand Capisciolto :

En effet. Vous soulevez des points très intéressants. Vous avez mentionné que vous travaillez dans ce secteur depuis 28 ans. Bien que nous entendions parler d’un taux d’inflation globale inégalé en quatre décennies, nous avons dû composer avec de récentes perturbations sur le marché. La situation actuelle ne nous est pas complètement étrangère.

Par ailleurs, il est très intéressant que vous parliez des entreprises en démarrage durant les périodes difficiles et du fait qu’elles en bénéficient à long terme. Ce commentaire est très intéressant. J’aimerais vraiment en savoir plus sur ce que vous entendez par les entreprises qui doivent faire leurs preuves sur le marché. Ce concept me plaît énormément. Je me demande ce que les entreprises peuvent prévoir pour se démarquer lorsque viendra le moment de mobiliser des capitaux.

Jeffrey Stanger :

Oui, la préparation est essentielle. Les entreprises doivent être prêtes lorsqu’elles rencontrent des investisseurs. Elles ne doivent pas ranger leur parachute après leur premier saut de l’avion. En d’autres termes, elles doivent recommencer et peaufiner leur présentation. Bien entendu, il est essentiel d’avoir des modèles d’affaires et de revenus, historiques si possible, ainsi que des prévisions financières. Et ces prévisions financières doivent être soutenues par des hypothèses détaillées dont elles pourront faire le suivi. Ces renseignements ne sont pas absolument nécessaires dans la présentation elle-même. Ils peuvent être fournis en annexe ou autrement.

Comme nous le savons tous, les prévisions financières ne se réalisent jamais. D’ailleurs, l’Université Stanford a mené des études sur le sujet auprès d’entreprises en démarrage. Toutefois, ces prévisions doivent permettre aux investisseurs avertis de voir que les entreprises comprennent l’ensemble du marché et leurs dépenses. Cela dit, les dépenses peuvent poser un énorme problème. Nous souhaitons tous qu’elles demeurent minimales. Les entreprises pensent pouvoir se passer de certaines choses, mais même si leurs dépenses ne sont pas réalistes, elles seront plus élevées que prévu.

Les investisseurs avertis comprennent que vous ne ferez pas des bénéfices une priorité au cours de la première année. Ils investissent à long terme. Or, les entreprises doivent s’assurer de leur expliquer qu’elles connaissent bien leur marché actuel, le marché disponible et la part qu’il est possible d’acquérir. Elles doivent aussi pouvoir expliquer en quoi le produit saura satisfaire les besoins réels et permettre l’atteinte leurs objectifs, plutôt que de simplement déclarer quelque chose comme : « Voici l’utilisation prévue du produit; nous en allouerons 65 % au fonds de roulement. » Pourquoi une entreprise en démarrage fonctionnerait-elle de la sorte? Elle souhaite que son argent soit mis à profit. Il est donc important de le souligner.

Armand Capisciolto :

Voilà qui est intéressant. Vous avez parlé de prévisions et de l’importance pour une entreprise de montrer aux investisseurs qu’elle comprend son marché actuel et le marché disponible. Comme vous l’avez dit plus tôt, mobiliser des capitaux en période difficile prépare bien les entreprises pour l’avenir, car je présume que dans une telle situation les investisseurs posent des questions plus pointues à propos des prévisions et du marché. Les entreprises doivent donc être mieux préparées, et cette préparation présentera des avantages dont elles profiteront bien au-delà de la mobilisation initiale. Même au moment de commencer leurs activités, en fait.

Jeffrey Stanger :

Oui, tout à fait. Un autre aspect que négligent de nombreuses entreprises est la préparation des informations en vue du processus de contrôle diligent, ce qui demande du temps. Lorsqu’un investisseur est intéressé et qu’il désire consulter les données, les documents et les dépenses d’une entreprise, on entend souvent dire qu’il ne faudra que quelques jours pour que tout soit disponible. En réalité, il faudra probablement de trois semaines à un mois pour tout rassembler. Cet investisseur pourrait alors préférer conclure une autre opération, puisque plusieurs options s’offrent à lui. Une nouvelle affaire se présente chaque instant.

Il est donc très important de tout mettre en place en prévision du processus de contrôle diligent. Les entreprises doivent effectuer les démarches nécessaires auprès de leur éventuel auditeur et ne doivent surtout pas se présenter avec une boîte de chaussures remplie de reçus. L’un des cofondateurs de Wave, une application de comptabilité en ligne, et moi avons publié sur mon site Web, gopublicincanada.com, un article intitulé Financial Foresight: Get the Accounting Right, Right Now. à propos de l’importance d’être bien préparé. Inspirez-vous-en pour connaître toute l’information qui doit être fournie aux investisseurs, même si vous n’avez aucun produit, uniquement des dépenses. Cela facilite les choses.

Armand Capisciolto :

Quelle bonne idée, Jeffrey! C’est un sujet que nous abordons constamment avec les entreprises avec lesquelles nous travaillons et les associés de BDO. Les entreprises qui souhaitent accéder aux marchés publics doivent s’y préparer bien avant de penser à le faire. Encore une fois, je suis un homme de principes comptables généralement reconnus. J’adore parler des PCGR. Je pose toujours la question suivante : « Pourquoi n’appliquez-vous pas les normes IFRS dès maintenant si votre objectif consiste à entrer en bourse dans trois ans? Faites de l’ordre dans vos finances avant de conclure une entente, car ce n’est pas chose facile et cela vous demandera du temps. » Malheureusement, j’ai vu des opérations échouer parce que des entreprises n’avaient pas pu produire d’états financiers ou effectuer un audit au moment qui convenait aux investisseurs intéressés.

Jeffrey Stanger :

Hum. Oui.

Armand Capisciolto :

Ce sont donc de très bons conseils. Il faut assurer l’exactitude de la comptabilité sans attendre. Oui. Vous avez aussi parlé d’élargir son public. Sur un marché comme celui-ci, par rapport à ce que nous avons connu ces deux dernières années, parle-t-on d’un public différent? Pouvez-vous préciser?

Jeffrey Stanger :

Les entreprises devront consulter beaucoup plus de gens parmi leurs contacts pour trouver les bons investisseurs… ou du moins des investisseurs avertis. Je parle ici de courtiers en valeurs mobilières ou autres qui ont une bonne compréhension du marché. Les courtiers en valeurs mobilières connaissent des investisseurs expérimentés et avisés qui pourraient agir à titre de chefs de file de consortiums de financement. Leur participation augmenterait ainsi les chances que les entreprises attirent d’autres investisseurs. Toutefois, pour trouver un tel investisseur, elles doivent s’adresser à plusieurs sociétés inscrites ou sociétés membres de l’OCRCVM, et celles-ci feront preuve de prudence. Ainsi, ce que nous avons mentionné précédemment concernant la préparation leur sera très utile.

Par ailleurs, beaucoup d’entreprises sont préoccupées par la dilution à long terme et continueront de l’être par la suite. Ayant participé à de nombreuses introductions en bourse au cours des 16 dernières années, j’ai pu observer que tout est une question d’équilibre. Certaines entreprises s’en font à outrance à propos de la dilution et nuisent ainsi à leur avenir. L’un de mes mentors, un spécialiste en placements inscrit ayant collaboré au financement de plus de 700 entreprises, disait que « si les canards cancanent, il faut les nourrir ». Autrement dit, si les investisseurs veulent investir, laissez-les faire. Il ne faut pas s’attarder à la dilution au point de nuire à l’obtention de capitaux, car ils sont essentiels à l’atteinte des objectifs.

De plus, nul ne peut prédire l’avenir. Beaucoup de sociétés pensaient que le marché allait monter en flèche, qu’il serait facile de lever des fonds après la pandémie. À titre d’exemple, avant le krach de 2008-2009, trop d’entreprises se souciaient de leur dilution et se disaient « Je ne mobiliserai que 500 000 $ de capitaux au cours actuel, je ferai fructifier ce montant, puis mes actions ou mon entreprise prendront de la valeur et je serai en mesure de solliciter des investissements supplémentaires plus tard. » Le krach est survenu et elles n’ont pas survécu, car elles n’ont pas pu mobiliser de capitaux. Il est donc très important de comprendre que la dilution est une question d’équilibre. L’an dernier, lorsque le marché se portait bien, de nombreuses entreprises étaient préoccupées et ont choisi d’attendre et de ne mobiliser que de petits montants d’argent. Maintenant, pour obtenir le même montant, ces entreprises doivent émettre plus d’actions, car leur cours est moins élevé, et ne tiennent plus compte des répercussions de la dilution.

Armand Capisciolto :

Tout d’abord, j’aime vraiment l’expression « Si les canards cancanent, il faut les nourrir. » Il se peut que je m’en serve à l’occasion. Ensuite, effectivement, la question de la dilution est très intéressante. Lorsqu’une entreprise, et surtout son conseil d’administration, envisage de mobiliser des capitaux, elle doit tenir compte des besoins des investisseurs actuels. Elle ne peut pas ignorer ces besoins. Oui, il s’agit d’un très bon exemple. Une entreprise aurait pu mobiliser des capitaux quand le cours des actions s’élevait à X, sans vouloir causer de dilution. Puis, les marchés se sont ensuite repliés. Toutefois, une entreprise en phase de démarrage, que ce soit dans le secteur des technologies ou de la biotechnologie, aura tout de même besoin de fonds pour poursuivre ses activités et faire de la recherche. Même si une baisse de valeur aussi importante que 50 % survient, elle aura toujours besoin de capitaux, sinon elle ne sera plus en mesure de faire avancer ses projets. Elle diluera donc encore plus ses capitaux propres.

On ne peut prédire l’avenir, et les événements des six derniers mois rappellent à bien des gens que le marché n’est pas toujours en hausse. Il arrive toujours des imprévus, n’est-ce pas? Nous aimons croire que le marché sera toujours en hausse.

Jeffrey Stanger :

Nous avons espoir.

Armand Capisciolto :

Nous espérons qu’il en sera ainsi.

Jeffrey Stanger :

Oui.

Armand Capisciolto :

Mais ce n’est pas toujours le cas. Revenons à ce que vous avez mentionné au début, lorsque vous parliez de ce dont vous avez été témoin au cours de votre carrière. Plusieurs facteurs peuvent avoir une incidence négative sur les marchés.

Jeffrey Stanger :

Oui, puis l’émission d’actions se fait à des cours beaucoup plus bas et tout le monde est mécontent, surtout les gens qui ont investi au début. Les entreprises procèdent ensuite à une consolidation ou, comme d’autres personnes l’appellent, à un regroupement d’actions, ce qui ne fonctionne pas non plus.

Armand Capisciolto :

Oui. C’est vraiment pertinent. Beaucoup de points intéressants. Avez-vous autre chose à ajouter?

Jeffrey Stanger :

Oui. Parfois, l’argent facilement gagné peut entraîner un échec à long terme pour les entreprises, surtout dans certains nouveaux secteurs qui ont connu une croissance importante au cours des dernières années. Celles qui mobilisent des capitaux en période difficile, comme présentement, doivent se pencher davantage sur leur modèle d’affaires et sur le marché pour obtenir des informations à la fois précises et à jour. Les entreprises doivent découvrir d’autres occasions et repérer les pièges à éviter.

Cette semaine, nous avons mené une enquête plus approfondie sur le marché d’un client que ce qu’il avait fait précédemment, et il a découvert une source de revenus supplémentaires pour ses services, en plus de renforcer ces derniers par rapport à sa cible initiale. Il était très heureux, ce qui a amélioré davantage la situation.

Armand Capisciolto :

C’est une belle histoire. Lorsque je vous ai parlé de la façon de mobiliser des capitaux sur un marché difficile, vous m’avez dit « D’accord, parlons des vraies choses. » Je crois cependant que je voyais le verre à moitié vide. Ce que vous nous avez expliqué consiste plutôt à voir le verre à moitié plein, car si l’on souhaite mobiliser des capitaux sur un marché difficile, ce qui est tout à fait possible, et que l’on fait ce qu’il faut pour y arriver, plusieurs avantages pourront en découler.

Jeffrey Stanger :

Oui. Trop de gens se disent tout simplement « C’est impossible, je laisse tomber. » Certaines personnes sont quand même toujours à la recherche d’occasions, ce qui permet aussi de s’améliorer.

Armand Capisciolto :

Oui, c’est une excellente façon de conclure notre discussion. Jeffrey, merci pour vos éclaircissements sur le sujet. Notre auditoire et moi-même vous sommes reconnaissants d’avoir pris le temps de nous faire part de votre expertise. J’aimerais également remercier nos auditeurs de nous avoir écoutés aujourd’hui. Je suis Armand Capisciolto, et c’était La comptabilité de l’avenir de BDO. N’hésitez pas à nous faire savoir si vous avez trouvé le sujet intéressant et utile, et n’oubliez pas de vous abonner si vous l’avez aimé. En attendant, je vous dis à la prochaine!

Narrateur :

Merci d’avoir été des nôtres pour cet épisode de La comptabilité de l’avenir. Vous pouvez écouter les épisodes précédents et lire d’autres articles sur le sujet à l’adresse www.bdo.ca/accountingforthefuture. Vous pouvez également vous abonner sur Apple Podcasts, Spotify ou Google Balados. Pour obtenir de plus amples renseignements sur BDO Canada, visitez le www.bdo.ca.

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